
Le soleil, aussi timide qu’il pouvait l’être en cet avant-midi d’automne, ne laissait entre-paraître dans le ciel bas que quelques rayons au travers les nuages. L’odeur du fleuve imprégnait l’air aux alentours. À l’horizon s’éloignait le catamaran sur les flots calmes qui narguaient les émotions tempêtant dans mon être. Sans oublier la douce brise voulant nettoyer les vestiges de toi. En vain.
Je contemplais la brûlure qu’avait laissée ta poitrine sur ma main quand je l’y avait posée en geste de refus de ton départ. Tu étais parti. Déjà. Peut-être était-ce mieux comme cela? Tel une série télé dont on aimerait ne pas avoir regardé la dernière saison pour s’éviter la diminution évidente de qualité, il semblait que notre relation soit trop belle pour la jeter. Pour la jeter au bord du fleuve pour qu’elle vienne se fracasser sur le ciment avec le son des moteurs de bateaux.
Je jetai un dernier regard vers la trace semblable à une incision dans l’eau que tu laissais derrière toi en voguant dans le mauvais sens.
Je fermai les yeux.
Je pris une inspiration.
Mes pieds m’éloignèrent lentement du quai du Vieux-Port, aucune destination en vue.
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