La veille du solstice d’été, une jeune voyageuse se promenait de village en village à la recherche de travail errant. Elle traversait les vestiges d’un ancien temple à la lisière d’une forêt enchantée quand elle entendit des cris de créatures inconnues. Apeurée par ces étranges bruits, elle se faufila et passa subtilement l’autel, puis trouva cachette derrière une colonne.
Cachée derrière une des colonnes encore debout, la jeune femme avait une vue de première loge sur la scène se déroulant devant elle. Une foule d’animaux à l’allure de singes criait et scandait à tue-tête. La femme tenta de distinguer les bruits, mais n’y arrivait pas. Au fils des minutes, les cris stridents devinrent plus distinctifs et la voyageuse put reconnaitre des paroles faisant référence à Shippeitarō. « Ne le dîtes pas à Shippeitarō! », comprit-elle.
La voyageuse continua éventuellement son chemin vers le village avoisinant, jusqu’au levée du soleil, où elle suivit le son des pleurs déchirantes d’une femme. Suivant le son, elle arriva à la place du village, dans laquelle se trouvaient un groupe d’hommes et une adolescente. Cette dernière était à l’origine des pleurs; elle semblait inconsolable.
La jeune femme s’enquérit donc sur la situation. L’un des hommes lui répondit que l’adolescente était le sacrifice annuel à l’esprit de la montagne et à ses créatures simiesques. La voyageuse comprit alors ce qu’étaient les êtres observées au courant de la nuit. Elle demanda à l’homme : qui était Shippeitarō?
On lui répondit que Shippeitarō était le bras droit du prince. La voyageuse demanda des indications et poursuivit son chemin vers l’habitation de Shippeitarō. Une fois arrivée, elle s’annonça et demanda à parler avec Shippeitarō. Devant des regards perplexes, la dame questionna ses interlocuteurs.
On lui annonça donc que Shippeitarō était un chien. Confuse, la voyageuse demanda à parler au maître du chien. La jeune femme fut donc présentée au prince.
— Votre Majesté, j’ai une solution pour vous débarrasser de l’esprit de la montagne malévolent et de ses bêtes.
Le prince la regarda avec un air douteux, mais ne dit rien. La femme continua.
— J’aurais simplement besoin d’emprunter vos animal, Shippeitarō. Je vous le ramènerai dès demain sain et sauf. S’il lui arrivait quoi que ce soit, je serai prête à payer de ma vie.
Le prince sembla réfléchir un instant, puis acquiesça. La jeune femme amadoua le chien et l’emmena vers la place du village, où la jeune femme était toujours enchaînée dans une boîte de bois. La voyageuse présenta son plan aux parents de la fille et, suite à leur approbation, enferma Shippeitarō dans la boîte à la place de l’adolescente.
La nuit venue, la voyageuse retourna au temple et se cacha derrière la même colonne que la nuit passée. La boîte en bois semblant contenir le sacrifice annuel se trouvait au centre du temple. La jeune femme attendit les coups de minuit, puis observa les créatures simiennes se promener dans le temple avec excitation. Lorsqu’elles ouvrirent la boîte, Shippeitarō se jetta sur elles, griffes dehors et mâchoire acérée.
La jeune voyageuse se jeta dans la mêlée, aidant le chien à tuer toutes les créatures de l’esprit de la montagne. Une fois toutes les créatures assassinées, la jeune femme et le chien retournèrent au village. Le chien fut retourné à son maître et plus jamais le village n’eut besoin de sacrifier de jeune fille à l’esprit de la montagne.
La série Contes de fée méconnus englobe des contes, mythes et légendes varié.e.s provenant des quatre coins du monde. Pour en lire davantage, visitez cette page dédiée aux articles de fiction.
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