Niamh et Oisín — Contes de fée méconnus

Un beau jour, alors que le fils du héros irlandais Finn Mac Cumhaill, prénommé Oisín, se promenait près de Loch Léin, en Irlande, il aperçut une magnifique femme aux cheveux d’or chevauchant au loin. Désirant en savoir davantage sur cette vétuste créature, Oisín la suivit jusqu’à l’atteindre. Lors qu’il lui adressa la parole, apprit qu’elle se prénommait Niamh et était originaire de Tir na nÓg. Il tomba instantannément amoureux.

La femme, éprise également du jeune homme, l’invita à chevaucher avec elle et à la suivre sur son île, mais l’avertit cependant qu’il ne pourrait jamais revenir sur sa terre natale et revoir ses camarades de la Fianna. Ne s’opposant pas du tout à l’idée, Oisín accepta son offre sur-le-champ et chevaucha avec elle sur le dos d’Embarr, le cheval blanc magique.

En chemin vers l’île d’origine de Niamh, le couple vit la dame de Tir na mBeo être poursuivie par Fomhor Builleach de Dromloghach, un géant. Niamh et Oisín se rendèrent donc à la terre des vertus. Oisín se proposa comme champion afin de défendre la dame.

La bataille dura trois jours, durant lesquels Oisín se battit avec acharnement et bravoure. À la fin des trois jours, il réussit finalement à assassiner le géant et à libérer la dame de Tir na mBeo.

Le couple put donc entreprendre leur chemin vers Tir na nÓg à nouveau. Les tourtereaux chevauchèrent jusqu’à l’île et y rencontrèrent le roi et la reine, les parents de Niamh, qui les marièrent.

Les tourtereaux vécurent sur Tir na nÓg dans la gaieté et la tendresse, produisant un merveilleuse descendance : deux fils prénommés Oscar et Finn, ainsi qu’une fille, Plor na mBan, signifiant la fleur des femmes. Parents et enfants furent gâtés des meilleures choses de la vie, tout en profitant d’une jeunesse éternelle.

Après ce qui lui sembla seulement près de trois ans sur Tír na nÓg, Oisín eu le désir de retourner voir où il avait grandi. Niamh lui rappela qu’il lui était impossible de faire cela, ou il ne pourrait jamais revenir sur Tír na nÓg.

Devant l’insistence de son mari, Niamh admit qu’il y avait une façon pour lui de retourner chez lui : il devrait monter sur le cheval magique de Niamh, Embarr, et chevaucher jusqu’en Irlande, sans jamais descendre de la bête. S’il osait mettre le pied à terre, ne serait-ce qu’un infime instant, Oisín ne pourrait jamais retourner à l’île paradisiaque.

Oisín décida de se rendre à la maison quand même, ses proches lui manquant plus que tout.

Il chevaucha le cheval jusqu’à l’endroit où il vivait jadis, ne reconnaissant ni le paysage, ni les bâtiments qui l’entouraient. En questionnant des passants, il réalisa que son absence avait duré trois siècles et fut épris d’une profonde tristesse quand à ses proches, morts depuis longtemps. Il visita leurs tombes, lesquelles avaient été endommagées par les intempéris et la végétation depuis plusieurs décennies déjà.

Des larmes coulèrent sur les joues d’Oisín quand il réalisa qu’il ne revèrait jamais son père et ses amis. L’homme décida donc de retourner sur Tír na nÓg.

Sur le chemin du retour, il vit un groupe d’homme tentant de déplacer une immense pierre. Voyant qu’ils penaient à la lever, Oisín leur proposa de les aider avec son cheval. Le héros se pencha vers la gauche et, brisant ainsi l’une des sangles qui le retenait à sa monture, tomba de la bête sur le sol. Embarr s’enfuit à toute vitesse.

L’homme n’eut même pas la chance de se relever qu’en quelques secondes, toutes les années le rattrapèrent. Oisín vieillit en moins d’une minute plus de trois siècles, brisant l’enchantement qui le maintenait en vie, jusqu’à devenir que de la poussière.

D’Oisín, il ne resta donc plus qu’un nuage, lequel s’envola doucement vers la mer.

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